Elle pleure tout le temps

Comment réagissez-vous quand une personne se « plaint » d’un tiers ? Quand elle vit un scénario de Calimero victime permanente ?

Lors de notre groupe de pratique de CNV, nous avons abordé ce sujet avec cette phrase stimulus, s’agissant d’une assistante maternelle parlant d’un enfant qu’elle garde.

Ne pas courir après la bécasse

Le premier piège est de courir après la bécasse, c’est-à-dire de parler de l’enfant, surtout quand la personne continue en disant « Elle s’appelle Lima. C’est chinois ? » Il s’agit d’abord de recentrer la personne si l’on est en paix

Les besoins des personnes destinatrices étaient surtout des besoins de légèreté et de clarté de l’objectif et de l’intention de l’assistante maternelle. Comme si on refilait une patate chaude sans le demander.

Pour répondre à ces besoins, les réponses proposées furent « tu cherches un conseil ? » et un chacal a proposé de lui répondre : « Elle est comme toi » ou « c’est ton job ».

Recentrer Calimero

Une participante a spontanément rajouté « je n’en peux plus » et cela a grandement amélioré la réaction initiale de vouloir s’éloigner pour rester léger. Ainsi d’aider la personne à contacter ce qu’elle vit peut l’amener à se centrer, à être « chez elle » plutôt que « chez autrui ». De lui dire ou de reformuler « tu n’en peux plus » la contraint à se se centrer. Il est apparu important de demander la permission d’aller plus loin en précisant « Tu veux en parler maintenant ou tu préfères plus tard ? » comme si la personne avait du mal à parler d’elle.

Dans mes groupes de formation, il m’arrive d’indiquer 3 chaises pour une personne, une pour la philosophie, une pour les bécasses, quand elle parle d’autrui ou de la personne en face d’elle et une dernière pour elle.

Les besoins sous-jacents

Voici nos besoins sous-jacents derrière la phrase stimulus, « elle pleure tout le temps ». La « plainte » a pour objectif caché de retenir la personne pour se sentir en vie, que quelqu’un l’aime et « reste » pour elle.

Le premier était un besoin de prendre du repos, puis, en approfondissant, sont venus des besoins de prendre soin de soi, de donner du sens à sa vie et de se sentir en vie. Le plus important était le besoin de prendre soin de soi….

Une remise en question du travail d’assistance maternelle était même sous-jacent.

En résumé : tu n’en peux plus, tu aimerais prendre soin de toi ?

Notre Calimero a peur d’aborder des sujets importants tels que prendre soin de soi ou changer de métier. Le recentrer est une première étape pour le connecter à ce qui est vivant en lui. Pour le reste, donnez-lui le temps d’évoluer.

La CNV n’est pas de la thérapie et ne peut cicatriser les traumas du passé. La victime professionnelle persécute son entourage car elle exprime rarement sa demande clairement. Elle attend qu’un sauveur vienne spontanément la détourner de ses responsabilités et la prenne en charge, tel un enfant avec ses parents.

Bert Hellinger disait « à une personne déprimée, on ne donne rien » et il conseillait de s’éloigner en prétextant d’aller aux toilettes. Le risque de s’épuiser est grand quand vous vous trouvez face à une personne noircissant son tableau de vie et qui ne voit pas la vie en rose.

Si vous en avez l’énergie, recentrez-là pour clarifier son intention. Sinon, faites comme moi ; notez ce qu’elle dit pour alimenter votre paix et votre chacal dans votre prochain groupe de pratique de CNV.

Si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire.

3 réflexions au sujet de « Elle pleure tout le temps »

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  2. Ping : Ce qu'il faut éviter "En thérapie" suite 4/7 - Michel Diviné

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