Le TOP 10 de l’anti-communication

Il existe de nombreuses manières de couper une conversation. En voici 10 avec quelques exemples vécus…

Elles sont classées par ordre de fréquence, un choix tout à fait arbitraire, illustré par des expériences personnelles. Enfin, quand vous aurez tout compris, faites le TEST. Vous pourrez ainsi faire preuve d’une communication bienveillante avec autrui.

1. Interroger

Interroger est, je pense, l’attitude la plus courante de mécommunication.

  • Un jour, je me suis foulé la cheville qui se mit à enfler considérablement. Je souffrais et je n’arrivais pas à poser mon pied par terre. La première question du médecin que j’avais consulté fut « comment est-ce arrivé ? » J’aurais préféré qu’il s’occupe de ma souffrance, de ma cheville en l’examinant.
  • Je supporte de mieux en mieux les personnes qui me demandent ainsi des nouvelles de toute ma famille… Sauf de moi.

Nous avons beaucoup de variantes de cette mécommunication : où, quand, comment, pourquoi ?

2. Généraliser

Les philosophes et les écrivains sont friands de généralisation : l’amour dure 3 ans, un bonheur n’arrive jamais seul, ceux qui parlent correctement de la mort sont tous morts, etc. Voici quelques exemples…

  • Comme je me posai des questions sur le temps qui me restait avant de pouvoir toucher ma retraite, mon interlocutrice m’a déclaré : « deux ans, ce n’est pas long ».
  • Mon fils, quand il désirait que je l’emmène en voiture faire du skate à 20 km de là, me disait : « une demi-heure, ce n’est pas long ».

Je me suis rattrapé le jour où une agence de voyages voulait me faire payer un supplément de 20 euros pour un changement de date. Elle m’a dit « 20 euros, ce n’est pas beaucoup ». Je lui ai rétorqué : « pour vous non plus alors ! »

3. Conseiller

Habitué à résoudre les problèmes et non à me connecter à ce qui est vivant chez mon interlocuteur, c’est sûrement dans ce domaine que je peux le plus progresser. Que pensez de ?

  • Pourquoi tu ne tiendrais pas un journal de bienveillance ? Cela te ferait beaucoup de bien.
  • Arrête de te juger, ce n’est pas bon pour ta santé.
  • Prends le temps de respirer, tu seras plus en paix.
  • Lisez l’article jusqu’au bout. Vous apprendrez sûrement quelque chose d’intéressant.

Et tant d’autres qui sont gratuits. Comme le dit plus ou moins Marshall Rosenberg, l’inventeur de la communication non violente, la CNV :

Vous vivrez plus longtemps si vous oubliez les diagnostics gratuits des autres.

4. Minimiser ou nier

Minimiser, comparer ou nier détournent souvent la conversation.

  • Ce n’est rien. Quand tu penses aux petits africains qui meurent de faim.
  • Attends de savoir ce qui m’est arrivé à moi ! je suis resté bloqué 2 heures dans le TGV et je ne te parle pas de qui est arrivé à mes neveux, coincé en Indonésie dans leur avion de correspondance avait 3 heures de retard.

Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?

5. Éduquer

C’est malheureusement le réflexe spontané d’un étudiant en communication.

  • Quand tu dis que tu te sens blessé par autrui, ce n’est pas un sentiment. Tu juges la personne et ce n’est pas très correct.
  • Quand tu poses la question  » pourquoi vous pensez cela ? », tu poses une question qui ne favorise pas la communication.

Il est plus difficile de vivre la communication bienveillante que de l’enseigner.

6. Consoler

Prenez soin à vérifier le besoin d’autonomie et de sécurité de votre interlocuteur. Voici deux exemples :

  • Vous dites à une personne qui culpabilise : « ce n’était pas de ta faute ». Mais si…
  • Vous voulez serrer dans vos bras la personne que vous venez de frapper. Elle recule de peur.

Voulez-vous rassurer la personne en lui disant : « tu as fait du mieux que tu as pu » ? Encore un conseil !

7. Raconter des histoires

Plus le temps passe, plus vous avez des histoires à raconter. Elles coupent le contact ou jouent de métaphores.

  • Petit, j’étais particulièrement perdu quand la réponse à mes états d’âme était « c’est comme » suivi d’une histoire. « C’est comme Gisèle qui a toujours du mal à respirer ou à marcher… »
  • Les personnes âgées ont facilement tendance à retourner spontanément dans le passé. « Tu vas à Marseille ? Cela me rappelle quand en 1940. J’étais avec… Au fait, comment s’appelle-t-elle ? Tu te souviens sûrement d’elle… »
  • Mais oui, dans un jardin, il y a des fleurs et des mauvaises herbes. Chacun est libre de choisir ce qu’il préfère.

8. Sympathiser

Dans ce cas, vous voulez alléger la souffrance ou la colère d’autrui en prenant une partie à votre charge.

  • « Oh, mais c’est horrible ce qui t’arrive ».
  • « Tu ne devrais jamais te laisser faire marcher sur les pieds comme ça ».

Vous risquez de plonger avec la personne dans son malheur et de ne plus pouvoir l’aider. Faites-le plutôt dans le cas de la joie.

9. Expliquer

Cela peut être une simple explication.

  • « C’est normal, tu tousses parce que tu as du mal à respirer. »
  • « Tu es en colère parce que je suis en retard. »
  • « Au bout de 2 jours de jeûne, c’est normal d’avoir faim. »
  • « C’est normal que tu aies envie de te suicider, tu es déprimé. »
  • « Vous avez les oreilles qui sifflent ? Ce sont des acouphènes… ou un tinnitus. »

Ou une justification.

  • Vous êtes en colère car vous avez du mal à respirer parce que votre interlocuteur fume ? Il vous répond : « tu sais, c’est important pour moi de fumer, cela me calme et je suis plus en paix. »
  • A une autre à qui vous demandez pourquoi elle m’a pas appelé comme elle l’avait promis, elle répond « j’aurais bien appelé mais mon fils est venu et m’a demandé de l’aider à ranger ses jouets ».

Pas de justification dans la communication bienveillante, seulement une occasion de grandir.

10. Corriger

Vous corrigez ce que la personne dit afin que tout soit bien exact.

  • A une personne en pleurs qui vous dit  » la bombe a explosé alors que je voulais aller au coiffeur », vous précisez  » je suppose que tu veux dire chez le coiffeur ».
  • Ce n’est pas ainsi que cela s’est passé. Tu veux sûrement dire : « la semaine dernière ».
  • Emploie plutôt le subjonctif dans ta phrase.
  • On dit « après que la bombe a explosé » et non « après qu’elle ait explosé »

Cela vous agace ?

Que faire quand la communication se coupe

Le plus simple est de (re)formuler votre demande, l’intention initiale que vous aviez dans la conversation.

 J’aimerais te dire quelque chose qui est important pour moi. As-tu du temps à me consacrer ? 

Pour aller plus loin

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